ETCHEGOYEN Cyprien
Il né le 16 septembre 1894 à Saint-Palais Pyrénées-Atlantiques (64)
Engagé volontaire pour 3 ans à Bayonne, au 18e Régiment d’infanterie, classe 1912, matricule N°1335 arrivé au corps le 19 mars 1913 soldat de 2e classe, nommé Caporal le 27 septembre 1914.a participé aux combats du Bois des Buttes et de La Ville aux Bois
Il passe au 57e RI le 13 janvier 1915. envoyé en congé illimité le 23 août 1919
Ancien combattant de 1914-1918
Rappelé à l’activité le 24 août 1939, affecté au 5e Bataillon du 310e RI
Blessé à Dunkerque en mai 1940, Il refuse en avril 1940 d'être renvoyé en arrière - Rejoint Londres, nommé Chef de bataillon par De Gaulle.
Il est mort des suites de maladie contractée en service 24 décembre 1943 à Alger à l’age de 49 ans
Lieutenant-colonel à titre posthume.
Inhumé à Calais (62) Carré de corps restitués
Légion d'Honneur - Croix de guerre avec 3 citations
Publication de ses souvenirs de guerre : « Mon tour viendra. l'enfer du Poilu »
Sous ce titre le lieutenant Cyprien Etchegoyen, secrétaire de la 191e Section de Calais (Pas-de-
Calais), a publié ses souvenirs de guerre. C'est croyons-nous, un livre qui restera. Les notes de notre camarade sentent l'épopée, tiennent le lecteur haletant et l'empoignent. Ce ne sont pas des récits plus ou moins romancés ; c'est la vérité, l'âpre vérité, tout simplement.
Ce qui tranche dans les souvenirs du poilu de cet ouvrage, c'est la noblesse, naturelle, aucunement forcée, de ses sentiments devant la souffrance, le danger, la menace perpétuelle de la mort. Certains passages sont émouvants jusqu'à une réelle grandeur et prennent à la gorge. Les illusions de 1914 tombent, certes une à une, au cours de cette guerre, mais, dans le fond du cœur humain, du cœur français, demeure une invincible espérance à travers les écueils et cette générosité facile qui est de tradition chez nous.
Toutes les amours se sont effacées dans le danger. Le poilu a oublié sa vie, mais il se souvient avec émotion, de sa jeunesse et de sa mère qui pleure bien loin. Il aime ses compagnons de misère au point de s'en faire des frères. Par là, cette guerre a enrichi les cœurs.
Il oublierait aussi tout ce qu'il a souffert s'il était convaincu que le désir de paix existât, là-bas, de l'autre côté. Il salue, sans chauvinisme, au soir de la victoire, le retour de l'Alsace et de la Lorraine, mais l'avenir l'inquiète.
Cela est français, humain, loyal et bon. Les pages d'Etchegoyen retentiront comme un écho nouveau des tristesses, des espoirs, des ardeurs, que, tour à tour, même se contredisant, la guerre fit naître chez nos soldats.
Il est souhaitable que ce livre soit lu par les anciens combattants qui revivront leur malheureuse histoire. Mais la jeunesse elle-même y trouvera matière à méditer et à s'instruire.
Les livres allemands ont paru. Ils ont glorifié les soldats allemands. C'est dans l'ordre. Mais si Etchegoyen jamais méconnu, et n'a jamais eu l'intention de méconnaître les qualités de l'adversaire, il n'a point manqué, dans l'intérêt de la vérité, de mettre en lumière celles des soldats français.
Même hors des frontières, ce livre sera considéré à sa mesure : vrai, sincère et utile, et comme le « cri du cœur » des héros affaiblis du grand drame.
Source :
Le Vétéran N° de septembre 1930 p 15
Fiche matricule AD 64
n.